Diagnostic de la forêt de Saint-Pierre-et-Miquelon et des facteurs d'impact - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2013

Environmental evaluation of the forest of Saint-Pierre -et-Miquelon and of impact factors

Diagnostic de la forêt de Saint-Pierre-et-Miquelon et des facteurs d'impact

Résumé

Le présent rapport fait suite à notre mission qui s’est déroulée du 27 septembre au 05 octobre 2013. Conformément à notre mandat, nous avons visité la forêt boréale de l’archipel afin d’évaluer son état, tant du point de vue de la santé de l’écosystème que de sa gestion. De plus, nous avons sollicité des avis auprès des principaux acteurs impliqués dans la gestion de la forêt, notamment les diverses instances administratives, les utilisateurs de la ressource (chasseurs, coupeurs de bois) et informellement des membres d’association de protection de la nature. Nous avons également révisé l’ensemble de la documentation pertinente afin de bien saisir les enjeux. Nos observations se sont avérées parfaitement cohérentes avec le constat relaté suite à la mission de 2008 (Bélanger et al. 2008) : la persistance de la forêt boréale est compromise par une pression d’abroutissement excessive qui est elle-même principalement attribuable au Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus). La quantité et la qualité de la régénération du Sapin baumier (Abies balsamea) présente sur l’île Saint-Pierre illustrent clairement l’impact déterminant qu’exerce le Cerf sur cette essence au niveau des 2 autres îles de l’archipel. L’arrivée du Puceron lanigère (Adelges piceae), confirmée par G. Moreau (Université de Moncton) lors de sa mission qui a succédé à la notre (28 octobre au 01 novembre 2013) constitue un facteur d’impact additionnel qui s’ajoute à la pression d’abroutissement excessive observée sur les boisés de Langlade et de Miquelon. Quant au Diprion du Sapin baumier (Neodiprion abietis), il s’agit d’un insecte indigène dont l’impact se fait sentir principalement sur l’île Saint-Pierre. On ne peut donc pas lui attribuer un rôle majeur dans la dégradation des boisés étant donné l’état enviable de la régénération sur cette île si on la compare à celle de Langlade et de Miquelon. Nous nous sommes rapidement entendus sur le fait qu’il était inutile de nous limiter à une reprise du travail réalisé en 2008. Nous avons plutôt concentré notre action sur une démarche participative auprès d’acteurs-clé afin d’identifier les perspectives des diverses parties impliquées sur l’état de la forêt, celui du cheptel de Cerf et enfin, sur les principaux enjeux. Au-delà des dimensions purement écologiques de la problématique, cette démarche nous a permis de découvrir ses dimensions politiques et sociales, qui doivent également être prises en compte afin de restaurer la forêt boréale unique de l’archipel. Une culture du rapport de force entre les divers intervenants s’avère solidement établie ; elle semble avoir bloqué la mise en ½uvre des recommandations issues des rapports de missions précédents sur l’état de la forêt. Ce rapport de force empêche ultimement une vision claire des facteurs en jeu et de leur influence relative. Nos discussions avec des intervenants-clé illustrent pourtant un consensus étonnant sur les enjeux, rendu possible par la création d’un environnement libre des tensions politiques. En l’état, notre principale recommandation serait d’engager un processus de négociation/échange fondé sur un rapport accepté d’altérité. Ce travail exigera probablement la mobilisation d’experts travaillant sur une approche participative de la résolution de tels enjeux. Cette étape de réflexion concertée nous apparaît comme un préalable indispensable à la réussite des actions concrètes qui seront engagées pour freiner, dans un premier temps, le recul des surfaces forestières et pour envisager, ultérieurement, une possible restauration des boisés de Langlade et de Miquelon. Une telle solution négociée doit aussi pouvoir s’appuyer sur une autorité restaurée affranchie des conflits que pourrait engendrer la situation particulière due à la cohabitation de l’autorité préfectorale et de celle du Conseil Territorial. La restauration de la forêt boréale de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, passe probablement par une gouvernance comprise et acceptée par tous.
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hal-02599358 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Jean-Pierre Hamard, J.L. Martin, Marie-Claude Villard. Diagnostic de la forêt de Saint-Pierre-et-Miquelon et des facteurs d'impact. [0] irstea. 2013, pp.32. ⟨hal-02599358⟩
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