Wild ungulates, a driver of forest dynamics?
Les ongulés sauvages, un moteur de la dynamique forestière ?
Résumé
Depuis la publication de l'hypothèse de Vera (2000) sur le maintien des forêts primaires ouvertes par les grands herbivores, il existe un débat de longue date sur le rôle de ces animaux sur la dynamique et le degré d'ouverture des écosystèmes forestiers. Nous revisiterons l'hypothèse de Vera avec un regard neuf sur nos propres données qui décrivent les effets des ongulés sauvages sur la forêt tempérée de plaine d'aujourd'hui. Nous nous intéressons plus particulièrement aux effets des ongulés sauvages sur la végétation forestière (Boulanger et al. 2018), la dispersion des graines par ces animaux (Albert et al. 2015) et les effets en cascades sur d'autres compartiments de l'écosystème (Baltzinger et al. 2016). Nous démontrons que les ongulés sauvages jouent un rôle déterminant pour le fonctionnement et la diversité des écosystèmes forestiers. Cependant, la guilde et la pression actuelle des ongulés sauvages ne permettent pas de créer et de maintenir le paysage ouvert auquel Vera fait référence. Nous mettons pourtant en évidence que les ongulés sauvages jouent un rôle déterminant dans la dynamique forestière en ralentissant la succession forestière et en permettant aux espèces inféodées aux milieux ouverts de persister plus longtemps dans la succession forestière.