La résolution des données spatiales généralement utilisées pour la cartographie des Services Ecosystémiques (SE) apparaît souvent trop grossière pour les analyses à des échelles locales. Nous proposons dans cet article une méthode pour mieux prendre en compte l'occupation et l'usage des sols (OS/US) à une résolution spatiale et temporelle fine, en incluant les successions culturales. L'article présente l'analyse des dynamiques paysagères observées entre 1998 et 2009 autour du bassin de vie de Grenoble, s'étendant sur 4450 km². Un travail de cartographie détaillée a été effectué pour les années 1998, 2003 et 2009 à partir de la compilation de données cartographiques publiques hétérogènes (tant dans l'étendue spatiale que dans les typologies), d'un travail de télédétection et de photo-interprétation. En parallèle, l'utilisation des sols agricoles a été décrite de manière précise sur la base de classifications de données de télédétection multitemporelles. Les résultats montrent que la dynamique majoritaire au cours de la période 1998-2009 est marquée par un étalement urbain important (+29 km²) majoritairement au détriment des milieux agricoles (-27 km²). Cet étalement urbain s'effectue essentiellement au sein du 'Y' grenoblois, regroupant la majorité des espaces urbains et périurbains du bassin de vie de Grenoble, mais également au sein de plaine de la Bièvre et du Voironnais. Les espaces agricoles sont quant à eux dominés par les prairies permanentes (40.7%) ou dominantes (11.3%) dans les zones d'altitude, les pratiques de monocultures prennent place dans les plaines et fonds de vallées (9%), et les pratiques apparaissent plus diversifiées sur les coteaux (polyculture 25.5%, arboriculture 6.8%). La base de données produite, très précise aussi bien spatialement qu'en terme de typologie a permis d'élaborer une description précise de l'OS/US et ainsi d'améliorer significativement les évaluations de SE.