Les préoccupations de biodiversité en gestion forestière résultent de la prise de conscience de l'utilité fonctionnelle de la biodiversité pour l'écosystème forestier (recyclage des éléments, maintien de la fertilité, pollinisation, adaptabilité), des engagements internationaux, de la reconnaissance de la contribution spécifique des forêts à la biodiversité et de la mesure des impacts des activités humaines sur la biodiversité forestière. Cette dernière influence s'observe à trois échelles spatiales : le territoire (fragmentation et isolement des massifs), le massif (aménagement : linéaires intraforestiers, lisières, réserves, parcellaire) et la parcelle (mode de traitement, surface des coupes, modalités d'exploitation, troncature du cycle et densité des vieux stades, choix des essences). Le bois mort est un compartiment forestier sur lequel les enjeux de conservation et de gestion sont exacerbés. Ce substrat polymorphe héberge une forte diversité écologique et taxonomique souvent menacée par la paupérisation des stocks de bois mort induite par l'antagonisme évident entre la rétention de bois et l'exportation du matériau. Une batterie de mesures peuvent contribuer à la restauration du compartiment bois mort en faveur des insectes saproxyliques. L'argumentaire des bénéfices écologiques de ces pratiques est toutefois à confronter au poids de la gestion passée ainsi qu'aux contraintes socio-économiques et aux aléas écologiques du changement global.