L'étude, destinée à mettre au point des dispositifs de dévalaison permettant d'éviter le passage de l'anguille d'avalaison dans les turbines hydroélectriques fait suite à celle conduite depuis 1999 à l'usine d'Halsou (Nive). Cette première opération à Baigts (Gave de Pau 64) avait pour objectif d'analyser le comportement de l'anguille argentée devant l'aménagement hydroélectrique, de tester l'efficacité d'un exutoire de dévalaison de surface existant, déjà opérationnel pour les juvéniles de saumon Atlantique, et de poursuivre les techniques de prévision des périodes migratoires. 40 anguilles argentées ont été suivies par radiopistage après marquage interne par un émetteur miniaturisé. Le franchissement de l'aménagement s'effectue à 18% par l'exutoire de dévalaison, 60% par les turbines et 22% par les vannes et la passe à poissons de montée. L'efficacité de l'exutoire, moindre qu'à Halsou (55-65%) s'explique par la taille plus importante de l'aménagement et par le fait que seul un exutoire de surface a été mis en oeuvre alors qu'à Halsou il s'agissait d'une combinaison d'un exutoire de fond et de surface. Le comportement migratoire se confirme être essentiellement nocturne et influencé par le débit fluvial. L'analyse du comportement devant la prise d'eau de l'usine montre que les grilles (espacement de 3 cm) exercent sur l'anguille un « certain effet répulsif », ce qui permet d'être optimiste quant à la possibilité d'amélioration de l'efficacité de l'exutoire. La prévision des périodes de migration à l'aide d'enregistrement d'activité d'anguilles en captivité s'avère prometteuse mais non opérationnelle à ce jour, essentiellement du fait de la perturbation du comportement des individus par des parasitoses. Il est envisagé de poursuite l'étude en 2005 en testant simultanément l'efficacité d'un exutoire de fond (site de Baigts) ainsi que l'effet répulsif d'une grille plus fine (2.5 cm) à l'usine de Castetarbe située en amont de Baigts.