Dans le contexte d'une déprise agricole, l'intégration de pratiques forestières et agricoles est recherchée, mais, dans l'ensemble, elle reste peu pratiquée. L'exemple de la Lozère est original car, depuis quelques années, l'intérêt des éleveurs pour le parcours d'animaux en forêt se renouvelle. Les formes et conditions de pratiques sylvo-pastorales sont ici observables en grand nombre et permettent des comparaisons entre types d'exploitation. Nous avons développé une analyse sur l'utilisation et la gestion des bois, et le contexte familial et professionnel sur la base d'une enquête auprès d'un grand nombre d'exploitations de Lozère. L'objectif est de dégager, à partir de diverses situations d'exploitation, des conditions favorables à l'intégration plutôt qu'à la séparation de la forêt et de l'élevage. L'enquête conçue spécialement pour ce travail montre que l'utilisation prépondérante et régulière des bois est le parcours, mais que les récoltes de bois sont diverses selon les parcelles et les exploitations. Ceci exprime la diversité des conditions d'intégration des bois dans l'exploitation et le patrimoine des ménages. Pour les agriculteurs, les résultats " immédiats " ne sont pas négligeables contrairement à beaucoup d'autres propriétaires forestiers qui évaluent essentiellement à long terme. L'association de récolte de bois et de pâturage dans une parcelle dépend simultanément de facteurs tels que les essences forestières présentes et le morcellement des parcelles, la propriété et composition des surfaces boisées et non boisées de l'exploitation, la composition des biens du ménage, la date d'installation....Ce constat incite à ne pas raisonner les itinéraires sylvo-pastoraux uniquement sur la base de facteurs dendrométriques ou sylvicoles, mais aussi sur la base d'assolement, d'organisation du foncier, de régularité des ressources financières de l'exploitation...